vendredi 14 mai 2010

Caouboïses



Je vous plante le décor.
Mercredi après midi, au rayon librairie de mon hyper préféré.
En plein dilemme existentiel (Djian ou Houellebecq?), une main me glisse un Harlequin sous le nez, accompagnée d'un "Vous devriez prendre celui-ci!".
Curieuse de voir l'auteur de l'insulte, je lève le nez de ma quatrième de couverture.
Quinquagénaire grisonnant, cramé par le soleil, sur d'embobiner sa jeune proie en s'appuyant sur des arguments pseudo culturels.
Face à mon indifférence envers ces oeuvres à l'eau de rose, mon interlocuteur lance sa dernière arme bobo:
"Je suis écrivain vous savez."
C'est parti pour une franche partie de rigolade!
Entrons dans le vif du sujet.
Après moult interrogations, j'apprends que mon futur prix Goncourt va faire publier aux "States" ses derniers écrits qui s'articulent autour d'une communauté: Les Cowboys.
S'ensuit un discours interminable rythmé par un débit capable de rétamer la gueule à Busta Rhymes.
Lasse, et souhaitant mettre un terme à ce monologue soporifique, je sors mon Arme Fatale.
Cette Chose rédhibitoire pour bon nombre d'homme contemporainement constitué.
Le Truc qui fait peur, qui fait fuir...
Ni une ni deux, je me colle à la poussette de mon fils en lançant un tonitruant "Ca va mon Chéri?".
Le souffle coupé, choqué que sa jeune proie ait pu enfanter, le chacal, qui à déjà donné, reprend son butin (Harlequin) en m'informant qu'il souhaite l'acquérir, car pour deux achetés, le troisième est offert...
Le pouvoir d'achat au détriment de la culture.
Grotesque.
Réciproquements choqués, nous nous saluons dans le respect du savoir vivre.
Je tourne les talons, je l'entends s'éloigner, du bout de ses Santiags.
Rideaux!

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