vendredi 14 mai 2010

Like a Virgin



C'est au sortir de l'enfance que Nina rencontra Samuel.
La naïveté de ses 13 ans ne lui permit pas de discerner le mal dont était empreint cet homme qui entrait dans l'âge adulte.
Il manipulait Nina si habilement qu'il n'eut aucune peine à s'approprier sa virginité.
Ainsi, il lui arrachât quelques gouttes de sang sur un vulgaire tronc d'arbre qui servait de banc à la fabrique de manioc.
Elle s'y affairait une fois par semaine en essayant de comprendre quels délices pouvaient bien s'extraire de cet accouplement lascif.
Plaisir vain, aversion, elle décida de ne plus étancher la soif de son mentor.
Il en décida autrement.
Aussi, une grêle de coup s'abattait sur elle à chacun de ses refus.
Il la besognait, sans cesse, tout en étouffant sa rébellion de sa main droite.
Cela durait en général une vingtaine de minutes, puis elle compris assez rapidement qu'en fabulant, elle pouvait alors écourter son supplice de façon considérable.
Cette mascarade durât environ deux ans, durant lesquels elle avorta, fût menacée au fusil, traquée en permanence et remise en place par d'immuables coups.
Lasse, elle était devenue docile en apparence, tandis que ses entrailles la laceraient.
Ce matin là, elle lui avait répondu comme une effrontée.
La gifle qu'il lui assenât ne suffit pas à lui remettre les idées en places.
Elle sentait maintenant la fraîcheur du carrelage de la cuisine lové contre son cuir chevelu.
Son souffle commençait à se faire court.
Elle cherchait le sol de la pointe des pieds, sans effets, tandis que ses doigts se crispaient le long de l'étau manuel qui lui serrait la gorge.
Lorsque ses pieds touchèrent à nouveau le sol, ils se défièrent du regard.
Son coeur battait la chamade, tandis que de grosses larmes roulaient sur ses joues.
Instinctivement, elle lui crachât au visage.
Elle aperçut, un bref instant, le regard désemparé de Samuel.
Elle tenait la sa liberté.
Son coup de poing la jeta au sol.
Elle se releva, tout sourire, heureuse d'avoir trouvé une faille.

Caouboïses



Je vous plante le décor.
Mercredi après midi, au rayon librairie de mon hyper préféré.
En plein dilemme existentiel (Djian ou Houellebecq?), une main me glisse un Harlequin sous le nez, accompagnée d'un "Vous devriez prendre celui-ci!".
Curieuse de voir l'auteur de l'insulte, je lève le nez de ma quatrième de couverture.
Quinquagénaire grisonnant, cramé par le soleil, sur d'embobiner sa jeune proie en s'appuyant sur des arguments pseudo culturels.
Face à mon indifférence envers ces oeuvres à l'eau de rose, mon interlocuteur lance sa dernière arme bobo:
"Je suis écrivain vous savez."
C'est parti pour une franche partie de rigolade!
Entrons dans le vif du sujet.
Après moult interrogations, j'apprends que mon futur prix Goncourt va faire publier aux "States" ses derniers écrits qui s'articulent autour d'une communauté: Les Cowboys.
S'ensuit un discours interminable rythmé par un débit capable de rétamer la gueule à Busta Rhymes.
Lasse, et souhaitant mettre un terme à ce monologue soporifique, je sors mon Arme Fatale.
Cette Chose rédhibitoire pour bon nombre d'homme contemporainement constitué.
Le Truc qui fait peur, qui fait fuir...
Ni une ni deux, je me colle à la poussette de mon fils en lançant un tonitruant "Ca va mon Chéri?".
Le souffle coupé, choqué que sa jeune proie ait pu enfanter, le chacal, qui à déjà donné, reprend son butin (Harlequin) en m'informant qu'il souhaite l'acquérir, car pour deux achetés, le troisième est offert...
Le pouvoir d'achat au détriment de la culture.
Grotesque.
Réciproquements choqués, nous nous saluons dans le respect du savoir vivre.
Je tourne les talons, je l'entends s'éloigner, du bout de ses Santiags.
Rideaux!

Faché Facho?


Douce amorce, nos grains de peau s'épousent à merveille tandis que nos éclats de rire terminent leur course sous nos draps.
Une belle genèse, délicieuse et enivrante, je n'aurais pu soupçonner les prémices de tes idéaux putrides.

Pour toi mon petit facho, je revêt ma plus belle plume; afin de condamner ces immondices assenées sans scrupules.
Me voilà assassine au possible, je te sais sur cette url maudite.

Dis moi, mon petit facho, toi et ton joli prénom de charognard qui rime avec Adolf,
n'as tu pas honte d'avoir deféqué autant d'insanités utérines?

Sombre rebut, tu affectionnes à présent ton exotique, et prostitue sans complexe ton coeur au détriment de tes pensées fétides.

A l'encontre de la tienne, ma fierté n'est pas une catin.
Pas plus mon humanité condescendante face à ton âme nécrosée.

Jubilante, aujourd'hui c'est à moi que la décision appartient.
Et je pense, que jamais je n'ai autant été ravie d'écrire le mot Fin.

Paternité avortée


Il danse fébrilement devant ses plus belles responsabilités,
Maquillant avec peine des absences difficilement justifiées.

Pris à son propre jeu, le pervers s'en persuade,
Victime de sa vie, le père vers son apologie.

Dort il comme un poupon, tout en sachant son propre chérubin avide de lui, camé?
Super-héros en carton, ses yeux brillent de souvenirs fanés.

Sa chair mutilée le réclame sans cesse,
Insoumise à la raison, elle l'ampute de sa vie, contrainte.

Le pervers perd sa place, peu à peu, glacé dans l'oubli,
Cette descendance meutrie sera bien plus forte que ce père, amoindri.